Ego Collector: octobre 2020

« La guerre à venir, telle qu’elle sera vécue par l’homme, sera la lutte pour le cosmos. La solution nouvelle de ce problème est une structure du monde thérapeutique et efficace. »

Jacob Levy Moreno,

Psychothérapie de groupe et psychodrame, 1957

κόσμος, kósmos, "bon ordre, ordre de l'univers"

Persona versus Anima

Systèmes des corps, Techniques mixtes
© Carine Dellenbach

Photo © Carine Dellenbach

To Eugène Atget, Photo, © Carine Dellenbach

Photo © Carine Dellenbach

To Nathalie D, Photo © Carine Dellenbach

À minima

« L’âme adore nager.

Pour nager on s’étend sur le ventre. L’âme se déboîte et s’en va. Elle s’en va en nageant.

(Si votre âme s’en va quand vous êtes debout, ou assis, ou les genoux ployés, ou les coudes, pour chaque position corporelle différente l’âme partira avec une démarche et une forme différentes, c’est ce que j’établirai plus tard.)

On parle souvent de voler. Ce n’est pas ça. C’est nager qu’elle fait. Et elle nage comme les serpents et les anguilles, jamais autrement.

Quantité de personnes ont ainsi une âme qui adore nager. On les appelle vulgairement des paresseux. Quand l’âme quitte le corps par le ventre pour nager, il se produit une telle libération de je ne sais quoi, c’est un abandon, une jouissance, un relâchement si intime.

L’âme s’en va nager dans la cage de l’escalier ou dans la rue suivant la timidité ou l’audace de l’homme, car toujours elle garde un fil d’elle à lui, et si ce fil se rompait (il est parfois très ténu, mais c’est une force effroyable qu’il faudrait pour rompre le fil), ce serait terrible pour eux (pour elle et pour lui).

Quand donc elle se trouve occupée à nager au loin, par ce simple fil qui lie l’homme à l’âme s’écoulent des volumes et des volumes d’une sorte de matière spirituelle, comme de la boue, comme du mercure, ou comme un gaz – jouissance sans fin. »

Henri Michaux, « La paresse »,

La nuit remue, nrf Poésie/Gallimard, 1967

Traffic Lights, Série Plateaux © Carine Dellenbach

Sauf qui peut, To Théodore © Carine Dellenbach

Vallée de l'étrange © Carine Dellenbach

ゼンタイ, Zentaï: habillé entièrement

« Pour moi c’est un vrai plaisir, de me dire que je ne suis qu’une silhouette. Que je suis une ombre… »

Marcy Anarchy, fondateur du groupe "Zentaï", 1985

Zentaï, l'armée des ombres, Reportage de Julie Terrasson, France, 2009, 52 mn, diff. Arte France, 21 février 2009

http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.arte.tv%2Ffr%2FEchappees-culturelles%2Ftracks%2Ftracks%2F2467620%2CCmC%3D2467708.html

Image numérique, Web

Zentaï, Huffington Post, 05/10/2016
https://www.huffingtonpost.fr/2014/04/18/zentai-japon-combinaison-integrale_n_5172393.html

[…]

« peut-être as-tu à peine existé, comme un lézard auquel on a coupé la queue,

et la queue séparée du lézard frétille encore frénétiquement ».

J’ai fait de moi ce que je n’aurais su faire,

et ce que de moi je pouvais faire je ne l’ai pas fait.

Le domino que j’ai mis n’était pas le bon.

On me connut vite pour qui je n’étais pas, et je n’ai pas démenti et j’ai perdu la face.

Quand j’ai voulu ôter le masque,

je l’avais collé au visage.

Quand je l’ai ôté et me suis vu dans le miroir,

j’avais déjà vieilli.

J’étais ivre, je ne savais plus remettre le masque que je n’avais pas ôté.

Je jetai le masque et dormis au vestiaire

comme un chien toléré par la direction

parce qu’il est inoffensif –

et je vais écrire cette histoire afin de prouver que je suis sublime. »

Fernando Pessoa, « Bureau de tabac »,

15 janvier 1928,

Poésies d’Alvaro de Campos,

nrf Poésie/Gallimard, 1987

Res Publica, collage, détail © Carine Dellenbach

Commedia dell arte, Charles Fréger, 2014

https://vimeo.com/109671417

«Une face imberbe au cold cream

Un air d'hydrocéphale asperge.

[...]

Blancs enfants de choeur de la Lune,

Et lunologues éminents,

Leur Église ouvre à tout venant,

Claire d'ailleurs comme pas une. »

Jules Laforgue,

"L'imitation de Notre-Dame de la Lune",

Pierrots, I & V,

nrf, Poésie/Gallimard, 1979

Les Deschiens, Les visagistes

« Le visagiste est au coiffeur ce que le paysagiste est au jardinier »

« On va vous faire un jardin à la française, c’est-à-dire…, le visage a des vallons, le visage a des chemins, le visage a des pics. On travaille toute la coiffure en fonction de votre paysage intérieur »

Camille Bernard, IDOLORAMA©, "crée l'idole suprême!"

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