samedi 3 septembre 2016

Eh oui, c'est la rentrée scolaire!
Parfois, d'après ce que l'on m'a dit, certains  ne veulent plus aller à l'école. Pour les motiver, voici, avec un peu de retard, la liste de fournitures (non exhaustive):

- Théâtre complet, Pièces baroques II, "Un riche, trois pauvres" Louis Calaferte,  Editions Hesse, 2008.
- La conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole, 10/18, 1981.
- La pluie d'été,  Marguerite Duras, Gallimard, Folio, 1990.
- "Ah! Ernesto",  Marguerite Duras, Bernard Bonhomme, Harlin Quist/Ruy-Vidal, 1971,
https://www.youtube.com/watch?v=s7CC9seTfls
- Horacio ne veut plus aller à l'école, Loreto Corvalan,Thierry Magnier, 2012.
- La lapindicite, Christine Naumann-Villemin, Arnaud Nebbache, Kaléidoscope, 2014.
- C'est moi le chef!, Estelle Meens, Mijade, 2013.
- Un monde de cochons, Mario Ramos, Pastel, 2010.
- Confisqué, Jean-Luc Allart, David Mc Neil, Panama/Couratin, 2007.
- Comment ratatiner les méchantes maîtresses, Catherine Leblanc, Roland Garrigue, P'tit Glénat, 2016.
- Babyfaces, Marie Desplechin, Neuf, L'école des loisirs, 2010.
- "Pour le symbolique, nous n'avons pas grand chose en magasin"article de Philippe Meirieu,
https://www.meirieu.com/ACTUALITE/CHO_CAFE_PEDA_18_03.pdf 

Si comme l'auteur pour la jeunesse Rascal, vous avez fui ou fuyez l'école "comme on fuit une maison en feu", si vous subissez ou avez subi des traumas comme Ignatius J. Reilly et que votre anneau pylorique est bloqué, voire obstrué par le stress, si les structures familiales, scolaires, sociétales vous font mal,
alors, lisez!
Vous regimberez, ou  supporterez, c'est selon, les humiliations subies par Mouchel, mais tout tyran finit par devenir le con de quelqu'un, vous rencontrerez Nejma, jeune victime malmenée par certains de ses camarades de classe mais qui heureusement fait de belles rencontres humaines, vous écouterez Ernesto, vous savez, "un petit brun, [...], sept ans, des lunettes" qui ne veut plus retourner à l'école, parce qu'à l'école, on lui apprend des choses qu'il ne sait pas (merci chère Marguerite).
le grand chercheur, écrivain, pédagogue Philippe Meirieu, dans un article récent sur l'éducation, évoquait les limites de la rationalité, la place et la valeur du symbolisme à donner aux enseignements scolaires, car "les savoirs scolaires ne sont pas connus parce qu'ils sont utiles, ils sont décrétés utiles parce qu'ils sont d'abord connus." Nous retrouvons là toute la sagesse instinctive d'Ernesto!
 Vous serez également soigné et apaisé par l'extraordinaire amitié naissante entre Louis et Fanfan, différents mais unis devant l'adversité de l'école de cochons, et la résistance et l'ingéniosité d'Ignace qui "n'ose même pas pleurer mais qui a comme un énorme caillou dans le ventre" dans la cour de récréation.
Hauts les coeurs, c'est la rentrée!

                                                                         E. Arroyo, Habillé decendant l'escalier,1976






 "Ah Ernesto", Duras, Bonhomme                 

Les grandes filles pleurent pas.
Les grandes filles pleurent pas.
Les grandes filles, elles pleu-eu-eurent pa-a-as.
Elles pleurent pas.
Les grandes filles pleurent pa-a-as.
[...]
Un mot de trop coule un bateau.
 La conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole


mardi 5 juillet 2016

C'est les vacances!
Voici une pensée pour les oubliés de l'été:

Sept milliards de visages, P. Spier, L'école des loisirs, 1981, trad. C. Poslaniec
Eux, c'est nous. Les éditeurs jeunesse avec les réfugiés, 2015, Bloch, Pennac, Magana, Saturno
















Je le confesse
la haine nous aveugle
la douleur est circonscrite
mais sa tache se répand
test de Rorschach
flamme dansante endiablée
une gitane noire apparaît
mère de tous les exilés
et vogue le navire
sur la vague effrénée
légère comme une noix
la coquille disparaît
je le confesse,
Méditerranée,
l'envie nous étreint    
        

"Elle est retrouvée.
Quoi? - l'Eternité".
Rimbaud dit:
"C'est la mer allée
 Avec le soleil

Ame sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu" ...  Rimbaud, L'Eternité, 1872, in Vers Nouveaux

Des milliards de visages, de corps, d'histoires, encore, dans les gravures et les encres d'Agnès Pontier:
https://vimeo.com/145330488
 http://agnespontier.free.fr/GrandFormat4/Gf4.html

Agnès Pontier, St Fabrice, 2008

 "Je vous construirai une ville avec des loques, 
       moi!
Je vous construirai sans plan et sans ciment
Un édifice que vous ne détruirez pas,
Et qu'une espèce d'évidence écumante
Soutiendra et gonflera, qui viendra vous braire
       au  nez,
Et au nez gelé de tous vos Parthénon, vos arts 
     arabes, et de vos Mings.

Avec de la fumée, avec de la dilution de brouillard
Et du son de peau de tambour,
Je vous assoierai des forteresses écrasantes et
      superbes, 
Des forteresses faites exclusivement de remous et de secousses, 
Contre lesquelles votre ordre millénaire et 
      votre géométrie
Tomberont en fadaises et galimatias et poussière de sable sans raison."
... 
                                               Contre!, Henri Michaux, in La nuit remue, nrf Poésie/Gallimard, 1967




de la couleur avant toute chose! Derrière chaque arbre, chaque étendue, de mer, de pierre, de terre, un visage...